PAGE SÈCHE et ENCRE SYMPATHIQUE

Balourd 10, que ne rebute pas l'emploi de l'encre sympathique, n'entretient pas pour autant la phobie de la page blanche. (Une encre sympathique devient invisible en séch

lundi 6 septembre 2010

NOUVEAU MESSAGE

Bonheur des images...
Déambuler dans un centre d'achats est une expérience déroutante.

D'un côté, l'évidence éclate à chacun de nos pas : nous vivons dans une version à peine édulcorée du paradis*. Sur les affiches, les visages expriment la même joie sans mélange, universellement répandue. En quadrichromie et grandeur plus que nature, les gens sourient de porter tel jeans et tel gilet, sourient en couple, en famille, en groupe, au travail et aux loisirs, près de leur piscine, sur les trottoirs ou dans les champs, sourient à leur ordinateur, à leur téléphone, s'émerveillent de leur jeunesse ou du bel exemple de maturité sereine et guillerette qu’ils proposent.

D'un autre côté, quand je prête attention à la musique qui coule des haut-parleurs, je découvre un autre monde : tout n'est plus que râles et plaintes, détresse et supplications, effondrements des espoirs, alanguissement des êtres. Que la douleur amoureuse fait mal ! Qu’elle donne de la voix à ceux qu’elle abat ! Que l’on braille, et avec force, dans les chansons d’amour – la seule variété offerte, à ce qu’il me semble, à l’attention de mes oreilles distraites !

Bonheur des images, douleur de la musique. Notre existence est-elle un enchantement ou un calvaire ? Vivons-nous au paradis ou en enfer ?

Faudrait savoir.

(*) «Paradis édulcoré» : bel oxymore ou simple paradoxe ?

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